Le projet


Mon idée première était de trouver un sujet suffisamment vaste pour varier les rencontres et ne pas me limiter à une catégorie de population; de pouvoir voir travailler les habitants dans leur environnement sur des activités différentes; de pouvoir réaliser des portraits de tout âge.

Et en plus, si je pouvais trouver un lien entre la nature ou l'environnement, de la texture et du vivant...

 

Pour moi, 2 familles de questions ressortent régulièrement :

  • celle de découvrir en quoi est différente la vie sur une île en comparant celle que je connais sur terre,
  • celle de comprendre le choix de s'installer sur cette île en particulier :
    • Qu'est-ce qui fait la fierté des insulaires ?

    • Aujourd'hui plus qu'hier, quelles raisons les conduisent à s'installer sur l'île ? A y rester ?

    • Quel lien ont ces habitants avec cette terre ?

    • Comment se sont-ils appropriés son histoire ? Comment la transmettent-ils ?

    •          Quelle identité souhaite-t-il communiquer ?

       

Toutes ces dernières questions, ont un lien je pense, avec l'histoire et le patrimoine de l'île.

Et comme se sont mes recherches sur le patrimoine en France qui m'ont amené à connaître l'existence de cette résidence photographique, il me parait logique de proposer une thématique en ce sens :

 

Quel patrimoine de l'île les insulaires se sont-ils appropriés pour se forger leur identité ?

ou plus simplement

Montrer un symbole qui rattache les insulaires à l'île ?

 

Ce serait donc un travail d'échange avec un peu de mise en scène,

et pour moi, de trouver une unité graphique dans chaque photo prise, malgré les différentes réponses qu'ils pourront proposer.

 

- L'île d'Yeu ou l'île aux trésors -

1. L'importance du patrimoine et de l'identité d'un lieu

En Comparaison avec ma culture de bretonne, celle-ci est toujours ancrée et encore plus fortement présente alors que je vis à Toulouse.

Mais qu'est-ce qu'un patrimoine ?

 

Source Wikipédia :

Le patrimoine culturel se définit comme l'ensemble des biens, matériels ou immatériels, ayant une importance artistique et/ou historique certaine, et qui appartiennent soit à une entité privée (personne, entreprise, association, etc.), soit à une entité publique (commune, département, région, pays, etc.); cet ensemble de biens culturels est généralement préservé, restauré, sauvegardé et montré au public, soit de façon exceptionnelle (comme les Journées européennes du patrimoine qui ont lieu un week-end au mois de septembre), soit de façon régulière (château, musée, église, etc.), gratuitement ou au contraire moyennant un droit d'entrée et de visite payant.

  • Le patrimoine dit « matériel » est surtout constitué des paysages construits, de l'architecture et de l'urbanisme, des sites archéologiques et géologiques, de certains aménagements de l'espace agricole ou forestier, d'objets d'art et mobilier, du patrimoine industriel (outils, instruments, machines, bâti, etc.).
  • Le patrimoine immatériel peut revêtir différentes formes : chants, coutumes, danses, traditions gastronomiques, jeux, mythes, contes et légendes, petits métiers, témoignages, captation de techniques et de savoir-faire, documents écrits et d'archives (dont audiovisuelles), etc.

Le patrimoine fait appel à l'idée d'un héritage légué par les générations qui nous ont précédés, et que nous devons transmettre intact ou augmenté aux générations futures, ainsi qu'à la nécessité de constituer un patrimoine pour demain. On dépasse donc largement la simple propriété personnelle (droit d'user « et d'abuser » selon le droit romain). Il relève du bien public et du bien commun.

« La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert. »

 

— André Malraux (1935)

 

 

En réponse à la question que je poserai aux insulaires, j'espère donc un lien racontant le patrimoine de l'île qui soit différent selon les métiers, les âges et l'histoire de chacun.

 

2. Le patrimoine : un acquis, comme un trésor

Naître ou passer du temps à un endroit en étant jeune (ou moins jeune!), conditionne une affection mémorable, si les souvenirs sont joyeux, que les ambiances, les odeurs et autres nous marquent de manière positive.

Cela devient les fameuses 'madeleines de Proust'.

Chacun à la sienne et je propose d'investir une recherche pour connaître celles des habitants de l'île d'Yeu.

 

Ainsi, par une question simple, le but est de découvrir les différentes réponses de chacun,

que le sujet qui a choisit de répondre, mette en avant son univers et dévoile un souvenir, un objet intime, un peu de son trésor.

 

L'exercice serait donc de prendre des portraits de personnes,

qui choisiront de montrer 1 symbole culturel de l'île, celui qui les touches le plus,

ce symbole étant le lien qui les unis à leur terre / mer,

et d'expliquer leur choix.

 

Il peut s'exprimer par :

- un objet, une confection...

- un site, un paysage...

- une texture, du vivant (nature, animaux...),

- d'autres personnes,

- autres ?

 

 

Afin de trouver une unité graphique dans tous ces portraits, malgré les différentes possibilités de symbole,

mon idée serait de mettre en avant les mains.

Les mains ont un pouvoir narratif important :

- des mains tendues montre une notion de partage, d'offrande, de faire découvrir.

- un objet dans des mains à également une notion de propriété, de préciosité, de trésor.

 

 

LA TECHNIQUE :

>> Voir l'inspiration dans un tableau de Pinterest.

 

J'aimerai m'inspirer de ces illustrations :

- tout en gardant une partie du visage dans le champ,

- peut-être jouer sur une faible profondeur de champ afin d'avoir des images paisibles,

- mais garder suffisamment d'informations pour qu'on reconnaisse la personne,

- proposer un format horizontal afin de deviner aussi l'arrière plan et situer la personne dans son environnement,

- garder une focale et le paramètre d'ouverture constants,

- que les photos soient réalisées en extérieur ou en intérieur.

 

 

3. Une identité culturelle à partager

Cet exercice permet ainsi de rencontrer n'importe quels habitants au hasard et avec des âges différents.

L'idée étant aussi d'avoir des propositions variées, il faut donc cibler des métiers différents.

Ce qui permettrait de faire le tour de l'île, par ses différentes facettes et activités :

 

- cuisinier, boucher, boulanger...

- pêcheur, poissonnier...

- agriculteur, maraîcher, primeur...

- artisanat, bijoutier...

- pharmacien, médecin...

- banquier, assurance...

- architecte, graphiste, communication...

- coiffeur, esthéticienne, couturier...

- fleuriste, caviste, tourisme...

- et le curé !

 

Sans oublier ceux qui ne travaillent plus : les retraités.

Et concernant les plus jeunes, fixer un âge minimum pour qu'ils soient capables d'exprimer leur choix.

 

Ensuite, si certaines réponses sont équivalentes, peut-être faire un tri ou demander une deuxième idée ?

Ou mettre en parallèle des réponses communes.

 

Il faut donc constituer au minimum 21 portraits, pour remplir les 7 tripodes de l'exposition.

Mais la collection ne doit pas se limiter en nombre. Il serait intéressant au contraire d'avoir beaucoup plus de portraits :

- cela permettrait de regrouper, d'assembler des séries,

- de montrer une diversité et donc la richesse du patrimoine.

 

Ensuite, exposées face au public, les réponses classiques permettraient de résonner largement aux divers spectateurs,

de l'île ou de l'extérieur, qui par leur culture feront aussi des liens.

Tout comme les réponses plus insolites ouvriraient à une réflexion pour chacun :

pourquoi ce choix, quel aurait été ma réponse si la question lui m'avait été posée... ?